En France, malgré un contexte règlementaire précis et des capacités technologiques importantes, l’alerte pèche encore, dans de nombreuses situations, à initier rapidement le déclenchement des opérations de gestion de crise. Quels que soient les risques (inondation, tsunami, séisme, industriels, etc.), les retours d’expériences témoignent de difficultés à lancer les interventions. La question des moyens utilisés pour l’alerte se pose évidemment. En France, les sirènes restent le moyen privilégié de transmission, alors qu’elles ne sont pas systématiquement entretenues et audibles.
La technologie pour diffuser l’alerte existe pourtant. Mais quand bien même elle est utilisée, elle soulève de nouvelles interrogations :
> juridique : quelles responsabilités des services de secours pour des messages sur les réseaux sociaux ?
> technique : comment garantir l’efficacité de la diffusion de l’information face à toutes les situations, notamment pour les personnes véhiculées ?
L’utilisation de moyens de plus en plus techniques a donc introduit de la complexité dans les chaînes de diffusion de l’alerte et ainsi fait apparaître des facteurs de d’incertitude.
Au-delà de la diffusion ponctuelle de l’alerte, il est nécessaire de travailler régulièrement avec les habitants afin de les rendre acteurs. La sensibilisation aux consignes de sécurité est un passage obligé pour développer les réflexes adoptés en situation de crise. Le contenu des messages peut à ce titre être travaillé pour mieux s’adapter à la cible visée et au contexte de réception. Les messages aux contenus décalés sont souvent efficaces, tels que ceux présentés au colloque concernant le risque d’avalanche : « Vous êtes expert de la montagne… mais l’avalanche ne le sait pas« . Utiliser le bon sens, l’humour, sans être alarmiste, est ainsi un moyen de susciter la réflexion et de faire évoluer les conduites.
Afin de changer les perceptions collectives, il s’agit donc de faire évoluer les représentations de l’ensemble des acteurs concernés. En cas d’alerte, les habitants ne doivent pas jouer un rôle uniquement passif, en appliquant les consignes de mise à l’abri, mais doivent aussi être actifs, en adaptant ces consignes à leur situation particulière et en acceptant de changer leurs habitudes. C’est par exemple tout l’enjeu pour les personnes véhiculées, qui ont souvent pour premier réflexe d’aller chercher leurs enfants à l’école en cas d’alerte, allant ainsi à contre courant des consignes de sécurité. L’association de tous les acteurs dans le processus et le travail sur la transmission de l’information, à chacun des niveaux, est primordial.