Il y a 20 ans, l’explosion d’un entrepôt d’AZF à Toulouse semait la terreur et la désolation, conduisant le gouvernement de l’époque à légiférer en faveur d’une meilleure prévention des risques industriels et technologiques.
La loi Risques de 2003 et la loi de Modernisation de la Sécurité civile de 2004 ont permis de mettre en place des dispositifs de prévention conjuguant la réduction des risques à la source, la maitrise de l’urbanisation avec les PPRT, et à confier aux communes davantage de responsabilités dans l’information des habitants en prévention et en gestion de crise.
Si l’association AMARIS ne peut que saluer les progrès qu’ont constitué ces mesures, il n’en demeure pas moins que les points de blocage restent encore nombreux.
En cause, l’échec patent à instaurer et animer un dialogue avec les riverains, qui, mal informés et insuffisamment associés aux décisions concernant leur territoire, n’ont pas ou peu développé une culture du risque. Ce point a également été relevé dans son rapport par la mission culture du risque mandatée par le Ministère de la Transition écologique.
Pour AMARIS, ceci tient principalement au fait que le sujet de la prévention et de la gestion des risques n’est traité que d’un point de vue technique, et fait complètement l’impasse sur la relation avec les riverains, pourtant essentielle.
Ceci est par ailleurs révélateur d’un déficit de moyens et de compétences des services de l’Etat en la matière, qui conduit AMARIS à s’interroger sur le niveau d’engagement de l’Etat.
Pourtant, même si on peut se féliciter d’une réduction significative des risques à la source et de l’approbation de la plupart des PPRT, des accidents continuent de survenir, en France, à l’instar de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen en septembre 2019. Et les incidents sans conséquence majeure immédiate demeurent trop fréquents. L’accident de Beyrouth lors de l’été 2020 est venu hélas rappeler à tout le monde que le risque zéro n’existe pas !
C’est pourquoi AMARIS interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité de s’emparer à nouveau du sujet de la prévention et de la gestion des risques.
Les collectivités territoriales, naturellement plus proches de leurs administrés, doivent également être davantage associée à ces dispositifs.
De plus, il est aujourd’hui indispensable d’aller au-delà de ce qui est déjà fait, en prenant davantage en compte les impacts sanitaires et environnementaux occasionnés par les sites SEVESO, non seulement à l’occasion d’un incident, mais aussi d’étudier les effets chroniques de leurs émissions polluantes.
Un chantier immense et encore insuffisamment étudié qu’AMARIS a intégré à sa nouvelle feuille de route.
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