Défendre une approche globale des risques et de leur gestion
La prise en compte des risques, industriels ou autres, les modalités de leur prévention ou gestion ont toujours été compartimentées. Il est désormais clair que ce type d’approches n’est plus possible. Issu d’un héritage par trop technicien, le cloisonnement des problématiques, des risques et de leurs conséquences doit maintenant laisser place à des réflexions plus inclusives, pour développer une vision plus large et pertinente des actions à mener.
Certes, AMARIS restera principalement concentrée sur les sites industriels à haut risques. Mais nous élargirons notre réflexion afin de prendre en compte toutes les conséquences générées par ces activités. Pour répondre aux inquiétudes exprimées dans vos territoires, nous développerons également une veille sur le transport des matières dangereuses, les risques émergents, la réglementation et l’accidentologie des installations classées.
Affirmer le rôle central des collectivités
10 années consacrées aux PPRT nous ont permis de mieux comprendre le rôle de chacun dans la gestion des risques. Et de conclure que celui des collectivités ne peut pas se limiter à appliquer des servitudes d’utilité publique ou à élaborer des plans communaux de sauvegarde. Au-delà de ces aspects techniques, les collectivités ont une responsabilité importante vis-à-vis de la population et, à ce titre, elles sont incontournables. C’est cette vision plus globale de la responsabilité des collectivités qui va guider les travaux de l’association AMARIS pour les années à venir, pour aider à redéfinir leurs rôles et missions, sur la prévention comme sur la gestion d’une crise.
Être toujours plus aux côtés des populations et des territoires
Au travers des expériences que nous avons vécues, mais aussi des accidents auxquels nous avons été confrontés, nous connaissons désormais l’importance de l’échange et du dialogue avec les riverains et les acteurs locaux. Nous devons donc œuvrer à ce que les territoires, les populations, les associations soient mieux pris en compte. Par exemple, alors que les risques industriels sont systématiquement pensés en zones distinctes sur lesquelles on multiplie les dispositifs (PPRT, servitudes d’utilité publique, porter à connaissance), nous militerons pour une appréhension plus cohérente des réalités de terrain. Ou encore, nous travaillerons sur l’impact des pollutions industrielles sur l’environnement et la santé.
Les nouveaux axes de travail prioritaires
Partant de ces constats, orientations et grands principes, nous avons défini 3 voies d’actions sur lesquelles AMARIS va désormais s’engager et mobiliser les pouvoirs publics.
1/ Armer les collectivités pour une prise en compte globale des pollutions et nuisances industrielles. Aujourd’hui, les habitants ont une approche inquiète, mais aussi globale et confuse, de l’environnement, de ses enjeux et des risques qu’ils encourent. Leurs attentes sont de plus en plus fortes et leur premier réflexe consiste à se tourner vers leurs élus. Nous avons donc décidé d’engager la production d’outils et d’analyses afin de les accompagner et de les soutenir pour répondre à ces besoins.
2/ Développer notre expertise sur la gestion de crise. AMARIS a peu travaillé sur cette thématique et pourtant… Les sollicitations vont croissantes de la part de nos adhérents sur cet aspect crucial. D’autant que des accidents comme celui de Lubrizol ont mis en évidence des défaillances dont il faut tirer les conséquences pour les corriger.
3/ Accompagner la mise en œuvre des PPRT. Ces plans de prévention sont quasiment tous approuvés. Leur mise en œuvre est actuellement en cours et soulève des questions qu’il va falloir traiter. De façon plus stratégique, c’est aussi la question de leur révision, de leur évolution, du lien entre les PPRT et les autres outils de maîtrise de l’urbanisation sur laquelle nous devons être force de proposition.
Étant comme vous un élu local, je sais que notre objectif premier dans la gestion des risques consiste à s’assurer que les habitants puissent vivre en sécurité à proximité d’installations classées et qu’en cas d’évènement, les dispositifs d’urgence soient prêts. Aujourd’hui, avec ces objectifs et champs d’action renouvelés, je pense et veux croire qu’AMARIS pourra vous accompagner mieux encore au quotidien comme en cas de crise.
ALBAN BRUNEAU
Président d’AMARIS