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09/10/24

Les Rendez-vous Majeurs#2, un moment charnière dans la prévention des risques

 

Le rythme de la journée fut intense. Il faut dire que nous l’avons préparé depuis plus d’une année en mobilisant les acteurs de la prévention des risques et les experts que nous remercions pour la qualité de leurs interventions. Avec eux, nous avons pu construire un programme riche autour de sujets sensibles et actuels :  pollutions industrielles, PFAS, transition industrielle, risques “natech”, dialogue territorial et culture des risques. Avant que vous ne puissiez revivre cette journée en replay, voici venue l’heure de faire le point.

 

Voilà, c’est fini, l’édition 2024 des Rendez-vous Majeurs est désormais derrière nous. Il y a beaucoup à dire et à retenir de cette journée du 3 octobre, mais avant de dresser un premier bilan, nous souhaitons avant tout vous remercier. En effet, c’est évidemment grâce à vous, partenaires, intervenants et participants, que cet événement a pu être aussi riche en échanges et rencontres. C’était notre objectif premier, lequel a été, au regard des retours que vous nous avez fait, largement atteint. Et pour cela, nous vous adressons un grand merci à tous. Maintenant, venons-en à plusieurs points saillants.

 

Et tout d’abord, quelques chiffres

Les Rendez-vous Majeurs ce fut donc : 35 intervenants, 13 heures de présentations et 5 tables rondes cumulées, 25 exposants sur l’Agora, 250 participants présents au Havre et près de 1000 personnes connectées en streaming sur l’ensemble de la journée. Des chiffres qui sont, pour AMARIS, extrêmement satisfaisants.

 

Pour la première fois, les riverains étaient là

En tant qu’acteurs de la prévention des risques, nous travaillons tous pour les femmes et les hommes qui vivent sur des territoires qui accueillent ou qui ont accueilli des installations industrielles. Mais, si les riverains sont au cœur de nos actions, ils sont souvent les grands absents de nos échanges. Cette année, AMARIS souhaitait qu’ils soient présents et puissent faire entendre leur voix. Et ce fut le cas. Dans les groupes de travail qui ont construit le programme et élaboré le tribunal des idées sur les pollutions industrielles, dans la table ronde PFAS et l’atelier sur la culture des risques, comme dans le public, plusieurs associations de riverains étaient présentes. Nous sommes très heureux de cela, car, comme l’ont démontré les échanges de cette journée, il n’est désormais plus possible, ni souhaitable, de faire sans eux.

 

Le tribunal des idées, un pari réussi

L’un des moments phares de cette édition a été sans nul doute le tribunal des idées sur les pollutions industrielles. Nous ne vous cachons pas que, jusqu’à la dernière minute, toute l’équipe était fébrile. Comment les participants allaient réagir ? Nous avons rapidement été rassurés. Unanimement, vous avez apprécié la forme théâtralisée et participative de cet événement. Elle a permis de dépasser les clivages et de proposer une réflexion approfondie sur ce sujet sensible. 

 

Une prise de position cruciale sur les pollutions industrielles

Ce que l’on retiendra surtout, c’est la position commune exprimée en guise de verdict. Pour y parvenir, dix entités aux intérêts antagonistes et réunies par AMARIS, ont travaillé pendant huit mois. Et que nous disent ces parties prenantes sur les pollutions industrielles ?

  •       Que le sujet est important, et qu’il est temps de le mettre à l’agenda politique.
  •       Qu’il est indispensable de travailler collectivement ce sujet, que chacun apporte sa pierre à l’édifice tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle locale.
  •       Que ce travail ne peut pas se faire sans l’association des habitants, que nous devons leur faire confiance, les associer dans les stratégies des territoires.

Cette position historique nous donne le cap pour le travail à enclencher pour les années à venir. 

 

 

Enfin, nous tenions à souligner la qualité des interventions et des échanges qui ont eu lieu tout au long de la journée, dans les tables rondes comme dans l’Agora. Cet esprit de dialogue et d’ouverture, insufflé par la président d’AMARIS, est désormais au cœur de l’action de l’association, qui souhaite développer les conditions de rencontres fructueuses et constructives entre tous les acteurs de la prévention des risques technologiques mais aussi chroniques. À ce titre l’association a changé d’intitulé cette année, devenant l’association nationale des collectivités pour la maîtrise des pollutions et des risques industriels. Un changement qui prend acte des enjeux qui nous attendent dans les années à venir.

 

 


23/09/24

Dans l’Agora, prenez le temps de vous rencontrer !

 

Un événement comme les Rendez-vous Majeurs rassemble un grand nombre d’acteurs de la prévention et de la gestion des risques industriels, venus de toute la France. Des personnes qui, hors de cette occasion, se rencontrent rarement, voire jamais. Il nous apparaissait donc essentiel de vous proposer un espace et un temps pour cela, pour permettre la prise de contact, l’échange d’expériences et le dialogue.

De 12h à 14h, vous pourrez donc circuler dans l’Agora et rencontrer des représentants de services de l’État, d’associations, d’experts, de syndicats industriels, d’ONG, etc., au niveau national comme local. De quoi développer des contacts utiles pour l’avenir !

Découvrez la liste complète des présents ici.


23/09/24

Trois questions à Ghislaine Verrhiest-Leblanc

Directrice générale de l’AFPCNT

 

« Les progrès sont réels mais il ne faut pas baisser la garde. »

 

 

Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques est l’un des acteurs clés de la prévention des risques en France. De ce fait, son projet associatif pour le développement de la culture du risque et la résilience face aux risques majeurs est soutenu par l’État, notamment pour organiser et coordonner les actions de sensibilisation de la population aux risques industriels.  

 

Pour les Rendez-vous Majeurs, l’AFPCNT est également co-pilote de l’atelier Culture du risque et co-organisateur de l’Agora des partenaires. C’est à ce titre que nous avons souhaité interroger sa directrice générale, Ghislaine Verrhiest-Leblanc, sur les enjeux de cette rencontre.

 

RDVM24 : Depuis plus de 20 ans, les gestionnaires des risques cherchent à développer une culture des risques chez les riverains des sites Seveso. Or, on ne peut que constater que cela ne prend pas. Pourquoi selon vous ?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : Je serai moins radicale que vous dans le constat même si la culture des risques industriels en France reste perfectible.
Les progrès sont réels mais il ne faut pas baisser la garde. Ils reposent sur une culture du risque croissante, des préoccupations grandissantes dans le domaine de l’environnement et sur une volonté marquée d’engagement de l’ensemble des parties prenantes des territoires : citoyens, collectivité, acteurs industriels, État…
Ces progrès témoignent également d’une posture d’ouverture et d’écoute des acteurs institutionnels, d’une évolution des modèles de prise de décision et du développement de dispositifs permettant l’intégration citoyenne. Les mutations dans ce domaine doivent également se poursuivre.

Il est enfin évident que les bouleversements climatiques – mettant en exergue les risques météorologiques, les crises sanitaires et économiques, ainsi que les évolutions sociétales – et une certaine perte de confiance voire défiance des populations envers les autorités – ont profondément modifié la perception des risques et le rapport à la prévention des risques par les citoyens.
Au cours des vingt dernières années, la perception des risques industriels a, dans ce contexte, radicalement changé. Lorsqu’on interroge la population sur les dangers perçus au quotidien, la catastrophe industrielle n’est que peu mentionnée, tandis que le risque pour la santé devient une préoccupation de premier ordre. 
Les citoyens craignent aujourd’hui bien moins l’explosion de l’usine que la détérioration de l’environnement, pour soi, ses proches et son territoire. Le danger n’est plus perçu comme brutal et ponctuel, mais présent au quotidien.

 

RDVM#24 : Les méthodes et outils déployés depuis plusieurs décennies pour forger une culture des risques naturels sont-ils transposables aux risques industriels ? Existe-t-il des spécificités à prendre en compte pour les risques industriels?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : Les démarches utilisées ces 20 dernières années pour sensibiliser les populations aux risques naturels peuvent être source d’inspiration. Les risques industriels présentent bien évidemment une spécificité par rapport aux risques naturels : la source est connue et gérée par un exploitant, le lien économique et social avec l’activité génératrice du risque est souvent fort au sein des populations avoisinantes, les phénomènes et les effets (thermiques, toxiques de surpression) de formes différentes que celles associés aux événements naturels.
Cependant l’esprit, les principales composantes et certains fondamentaux de la prévention restent les mêmes : connaissance des risques et des moyens d’actions, culture du risque, mémoire et retour d’expérience, construction et aménagement du territoire, préparation à la crise, relèvement post-catastrophe… Des outils et des messages communs peuvent ainsi permettre de sensibiliser et de préparer les populations à faire face aux risques majeurs, qu’ils soient naturels ou technologiques. 

Les crises sont par ailleurs de plus en plus multiformes et complexes, un risque en entraînant un autre. La dimension « natech » (l’impact qu’une catastrophe naturelle peut engendrer sur tout ou partie d’une installation industrielle) devient source de préoccupation croissante tant chez les professionnels qu’au sein des populations voisines d’un site industriel.
Enfin, le retour d’expérience relatif à la performance des actions de développement de la culture des risques naturels peut être facilement transposé et utile. A titre d’exemples, l’expérience sur les risques naturels témoigne de conditions de réussite et d’impact clés telles que le travail pluridisciplinaire alliant dimensions techniques et humaines, la mobilisation de l’émotionnel, les mises en situation et l’expérience du vécu, l’utilisation des nouvelles technologiques et la multiplicité des formats, la territorialisation, la personnalisation et les processus d’identification, la communication positive et engageante. 

 

RDVM#24 : Lors des RDVM, vous co-pilotez la session sur la culture des RI. Vous avez souhaité que les échanges soient organisés sous forme d’atelier. Pourquoi cette forme ? Qu’en attendez-vous ?

Ghislaine Verrhiest-Leblanc : L’AFPCNT et AMARIS ont choisi de co-organiser la session sur la culture des risques industriels sous forme d’atelier afin de co-construire des pistes de travail pour demain. Les retours d’expérience et les évaluations des actions de développement de la culture du risque sont finalement assez récents. Nous avons encore beaucoup à apprendre de l’écoute des citoyens et des acteurs locaux ainsi que du partage des pratiques mises en place ici ou là. Si nous savons que certains formats fonctionnent plus que d’autres, nous n’avons pas à ce jour de solutions performantes sur étagères à transposer sur l’ensemble du territoire.

Le format de l’atelier se prête ainsi parfaitement au travail d’écoute, de réflexion, de prospection indispensable dans ce domaine de la culture du risque. Il sera une formidable opportunité et une source d’enrichissement (opérationnel, relationnel, technique…) afin de progresser ensemble pour la mobilisation citoyenne face aux risques industriels. Nous espérons que cet atelier nous permettra d’esquisser une feuille de route commune nourrie des avis, des regards critiques, des suggestions formulées.

 


11/09/24

Trois questions à Marc Sénant

Responsable Savoir-faire et Méthodes, Icsi

 

« Dialogue territorial, il faut retrouver un cadre d’échange efficace, malgré l’absence d’obligation légale. »

Si les instances locales de dialogue ont su prouver leur efficacité lors de l’élaboration des PPRT, elles semblent aujourd’hui plus à la peine. Le contexte a-t-il évolué ? Ou est-ce le modèle qui s’essouffle ? À la suite de l’accident d’AZF et de l’adoption des lois Seveso, la nécessité de mettre en place des PPRT sur toutes les zones à risque a contraint au dialogue les différents acteurs de la prévention des risques. Ils ont éprouvé l’importance d’échanger régulièrement autour d’un sujet central : la sécurité des populations, grâce à la prévention et à la recherche d’atténuation des accidents.

Aujourd’hui, alors que pour l’essentiel ces objectifs sont atteints, les acteurs constatent que les espaces de discussion ont du mal à se pérenniser et à s’emparer des enjeux émergents, comme les risques chroniques. Marc Senant, responsable savoir-faire et méthodes de l’Icsi, nous présente sa vision des enjeux du dialogue territorial, le thème du débat que l’Institut co-pilote à cette occasion.

 

 

RDVM 24 : Avec le recul, l’apport des instances de dialogue dans le développement de la prévention des risques industriels ces dernières décennies est indéniable. Selon vous, à quoi tiennent les difficultés qu’elles rencontrent actuellement ? 

Marc Senant : Ces 20 dernières années, il y a effectivement eu une dynamique très forte dans les territoires. Elle tenait à deux raisons principales : la première était politique, à cause du cadre légal imposé, et la seconde plus conjoncturelle, avec l’impact de l’accident d’AZF sur la société française. Tous les acteurs de la prévention des risques avaient donc pour objectif la sécurité des habitants et, bon an mal an, chacun s’employait à l’atteindre. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Dans le rapport entre l’industrie et son territoire, dans la relation aux élus, et du point de vue des attentes du public quant à des sujets émergents, comme le changement climatique, la pollution, les questions de santé. 

Avant, tout le monde était focalisé sur les risques accidentels. Désormais, les enjeux se situent sur d’autres thématiques. Peut-être parce que le travail a été fait, mais probablement aussi parce qu’au niveau sociétal, on s’inquiète beaucoup moins de risques hypothétiques que de dangers plus diffus, perçus comme beaucoup plus préoccupants et prégnants. Or, les instances existantes ont des difficultés à répondre à ces attentes.

RDVM 24 : Elles souffriraient donc d’une sorte d’inadaptation structurelle aux nouveaux enjeux des risques ?

Marc Senant : Pas structurelle, plutôt contextuelle. Les PPRT ont agi comme des accélérateurs, des leviers de dialogue. Les industriels, l’État, les collectivités, tous les acteurs avaient des objectifs mais aussi des contraintes, des obligations et des délais à respecter. Il leur fallait agir concrètement, établir des périmètres de sécurité, identifier les bâtiments à renforcer, etc. Aujourd’hui, concernant les risques chroniques, le changement climatique ou les autres sujets émergents, nous sommes sur des enjeux « hors cadre ». Il n’y a à la fois pas de contrainte ou d’obligation légale posée, et pas non plus d’éléments concrets et définis sur lesquels travailler. D’une certaine manière, il manque de la donnée, scientifique ou autres, qui fasse consensus et puisse servir de point de départ au dialogue. Des éléments de ce type surgissent lors d’incidents comme celui de Lubrizol, ou quand la presse met à jour un scandale sanitaire. À ce moment-là, lorsque l’on touche à des problématiques santé-environnement, les citoyens s’emparent du sujet et forcent les acteurs à réagir. Mais comme ces sujets sont encore flous, on peine à avancer sérieusement. 

 

RDVM 24 : Quelles pourraient être les conditions et les moyens d’un nouveau dialogue territorial, hors cadre contraignant ?

Marc Senant : Au regard de ce que nous venons de dire sur l’évolution des enjeux et des attentes des citoyens, je pense qu’il faut poser deux conditions de fond au préalable. D’une part, il est nécessaire de redéfinir l’objet de ce dialogue, qui doit désormais porter sur le suivi environnemental et sanitaire des territoires. D’autre part, il est impératif de disposer de données sur les problématiques locales, qui soient accessibles et intelligibles de tous, depuis l’expert jusqu’aux riverains.

La prise en compte des spécificités du terrain est encore plus importante aujourd’hui que lors de la mise en place des PPRT. Entre pollution, dérèglement climatique, risques NaTech (naturels et technologiques), les enjeux peuvent évoluer du tout au tout. Comme les acteurs en présence. Il importe donc de poser un diagnostic partagé, qui corresponde vraiment à la réalité vécue par les habitants, qui permette de définir des objectifs et sur lesquels la discussion puisse s’engager. C’est la démarche que nous essayons de promouvoir avec l’Icsi, car elle nous semble incontournable pour caractériser les besoins spécifiques à la bonne échelle. Et c’est seulement à partir de cette étape qu’une feuille de route pertinente peut être définie, quant aux sujets et aux formats du dialogue.

 


09/09/24

Le tribunal des idées, naissance d’une approche inattendue

 

 

S’il fut rapidement évident que les pollutions industrielles devaient être au cœur de cette deuxième édition des Rendez-vous Majeurs, et donc de sa plénière, la façon dont cette question devait être abordée était moins claire. Pour les organisateurs, un objectif était néanmoins essentiel : il fallait impérativement que ce temps soit constructif, qu’il permette à l’ensemble des acteurs de s’exprimer sereinement. Retour sur une élaboration longue, complexe et sensible.

 

Il est des sujets que l’on aborde avec précaution, sous peine de voir les esprits s’enflammer rapidement. Et nul doute que les pollutions industrielles en font partie. Depuis plusieurs années, différents scandales et révélations ont mis cette problématique en lumière, exacerbant les craintes de la population, tendant les relations avec les industriels et laissant bien souvent les collectivités dans un profond désarroi. Amaris est particulièrement consciente de la complexité du sujet : depuis 2021, l’association pilote un programme inédit, “Collectivités et pollutions industrielles“, qui vise précisément à faire avancer les connaissances, les réflexions et les pistes d’actions sur cette problématique. Et ce, en essayant de travailler avec l’ensemble des parties prenantes, ce qui n’est pas toujours simple. Dès lors, nous étions bien conscient que, pour engager un dialogue véritablement constructif, il faudrait faire bouger les lignes…

 

Un groupe de travail inédit / Sortir des cadres classiques

Le premier pas de côté déterminant a été de s’adjoindre les services d’une société de conseil en intelligence collective, Bluenove. Aguerrie au travail sur des problématiques complexes,  elle aide des équipes, des institutions ou des entreprises à trouver de nouvelles façons d’aborder collectivement leurs enjeux ou problématiques, pour faire émerger des solutions innovantes et partagées. Et trouver une nouvelle façon d’aborder les pollutions industrielles, qui sortent des échanges stériles où chacun expose son point de vue sans vraiment entendre ce que les autres ont à dire, c’était bien ce dont nous avons besoin…  Nous avons ensuite constitué un large groupe de travail, regroupant des représentants des septs collèges concernés :  l’Etat, les industriels, les salariés, les collectivités locales, les riverains, les ONG et les experts. 

 

Poser des diagnostics partagés

Entre février et juin 2024, quatre séances de travail et de nombreux échanges ont permis de finaliser la forme et le plan de la plénière. Le premier rendez-vous fut l’occasion pour les participants d’exposer leurs perceptions du problème, de comparer leurs points de vue et de définir un socle commun. Tous les acteurs se sont retrouvés sur, la reconnaissance de la complexité du sujet, le manque de connaissances scientifiques, le besoin d’informer et d’impliquer les populations, la nécessité de faire évoluer la réglementation et le besoin d’accompagnement des acteurs, tant sur le financement des recherches que dans leur mise en relation et l’acquisition des compétences spécifiques.

Cette première étape fut particulièrement encourageante. En effet, l’air de rien, des acteurs aux points de vue souvent antagonistes et bien ancrés étaient parvenus à se retrouver sur une analyse très complète et aux options assez inattendues pour nous  : honnêtement, nous n’aurions pas parié sur le fait que les industriels, ou même l’État, rejoignent les riverains sur la nécessité de développer le dialogue ou d’informer les habitants sur ces questions…

 

Choisir la forme ad hoc

Il fallait ensuite définir la forme. Avec l’aide de la société Bluenove, différentes possibilités ont été envisagées, avant d’aboutir collectivement sur ce tribunal des idées. Ce choix peut sembler surprenant à première vue : face à un sujet aussi sensible, pourquoi diable opter pour une forme qui pourrait chercher à stigmatiser, à pointer des coupables ? Et bien peut-être précisément parce que ce n’est pas le cas. Comme son nom l’indique, cette forme interroge des idées, des concepts, des faits, pas des personnes ou des entités. L’approche très théâtralisée de ce format, qui s’ancre sur le décorum d’un vrai tribunal, permet de sortir d’une réalité concrète et d’interroger des problématiques globales comme les pollutions industrielles. Que leur reproche-t-on ? Qu’ont-elle à dire pour leur défense ? Comment sont-elles arrivées là et pourquoi ? qu’est-ce qui pourrait être fait pour limiter leur impact ? Et tant d’autres questions… À travers différentes mises en situation et cas pratiques, les participants ont pu explorer les différents enjeux de cette problématiques et point de vues de tous, pour aboutir à des questionnements et des réponses innovantes, loin des a priori de chacun.

 

Le processus fut long, et il a fallu en lever, des craintes et des doutes. Mais au final, nous pouvons dire que ce travail a permis de faire émerger un une approche qui saura tout à la fois interpeler l’auditoire, le bousculer dans ces certitudes et lui proposer des pistes de réflexions stimulantes et inattendues. Et cela, c’est déjà une belle victoire !


05/09/24

Les Nez Normands, une idée qui a eu du flair !

 

Il y a maintenant plus de 25 ans, Atmo Normandie, un réseau de surveillance de la qualité de l’air en Basse et Haute-Normandie, créait les Nez Normands, un réseau de citoyens bénévoles formés à l’analyse olfactive de l’air. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises du territoire se sont emparées de cet outil et plusieurs régions françaises s’y intéressent de près. Retour sur une démarche sensible, impliquante et bougrement efficace, qui œuvre à développer une culture des risques, sans en avoir l’air.

 

Tout s’accélère avec la loi de 1996, qui inclut les nuisances olfactives excessives dans la définition de la pollution de l’air. Sur le papier, il devient désormais possible d’agir sur les odeurs produites par l’industrie ou l’agriculture. Mais encore faut-il être en mesure de les identifier, de les qualifier, de les quantifier… Et ce, partout où elles peuvent survenir. La tâche semblait d’autant plus difficile que, de nos cinq sens, l’odorat est l’un des moins enseigné et analysé, et notre perception des odeurs repose souvent sur des émotions ou des souvenirs, brefs, des données subjectives. Or, pour dialoguer avec des scientifiques ou des industriels, il faut des informations précises et donc un langage commun. 

 

Mettre des mots sur des odeurs

Pour développer cette compétence, Atmo Normandie s’appuie sur le Langage des Nez©, un protocole servant à décrypter des émissions odorantes, à la source ou dans l’environnement. Il s’agit d’un apprentissage qui permet de décrire tout type d’odeurs perçues par le nez, à travers un langage commun et pouvant donc être partagé. Une description précise, objective et répétable entre individus devient possible. Atmo Normandie propose ainsi des formations scientifiques de plusieurs dizaines d’heures, à des bénévoles citoyens devenus experts, et même lanceurs d’alertes. 

 

Un moyen d’agir sur son cadre de vie

En parallèle de ces formations, la plateforme SignalAir permet aux Nez Citoyens de faire part de leurs observations. Plus de 3 000 signalements d’odeurs ont ainsi été collectés en 2023, des informations recoupées et remontées rapidement aux industriels de la zone. Comme l’explique Véronique Delmas, directrice d’Atmo Normandie, “en collaborant directement avec les habitants, qui sont les mieux placés pour identifier les odeurs gênantes, nous pouvons objectiver ces odeurs en termes d’intensité et de type, et établir un lien avec les processus industriels. Les exploitants peuvent ensuite identifier les zones nécessitant des améliorations et de suivre objectivement l’impact de leurs actions.” Pour les habitants, c’est aussi la possibilité d’être acteur de sa sécurité et de bien-être au quotidien. Et ce, sans autre matériel que son nez !

 

Une méthode en pleine croissance

Très vite, de nombreux industriels ont perçu l’intérêt de ce protocole et ont souhaité former certains de leurs salariés, devenant eux-mêmes des sentinelles pour faire face à d’éventuelles émanations. Par ailleurs, “grâce à ce langage commun, le Langage des Nez, citoyens et industriels dialoguent, se comprennent et coopèrent pour améliorer leur cadre de vie commun. Cette approche coordonnée est unique au monde par sa dimension et sa durée.” Et elle fait clairement des émules. En effet, de nombreuses régions et associations de surveillance de l’air s’intéressent désormais de près au Langage des Nez et développent cette démarche sur leur territoire.

 

Avec plus de 25 ans d’existence, et toujours plus d’actions menées, la démarche des Nez Normands a prouvé son efficacité que le terrain de la surveillance et de la prévention. Elle dénote également d’une nouvelle prise en compte des risques : par l’implication directe des citoyens, via des protocoles scientifiques mais finalement assez simples, elle permet à chacun de se sentir concerné et engagé.

 


29/08/24

Premier bilan accidentologique des tempêtes de novembre 2023

 

Au sein du ministère de la Transition écologique / Direction générale de la prévention des risques, le Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels (BARPI) est chargé de rassembler, d’analyser et de diffuser les informations et le retour d’expérience en matière d’accidents industriels et technologiques. A la fin du mois de juin, il a publié une synthèse de l’accidentologie liée aux épisodes de tempêtes ayant frappés la France en novembre 2023.

 

Ces événements météorologiques ont eu des conséquences importantes, engendrant notamment trois décès, des coupures électriques de grande ampleur avec plus d’un million de personnes privées d’électricité pendant plusieurs jours, des services routiers et ferroviaires à l’arrêt, et un coût global estimé à 1,3 milliard d’euros. Sur les installations classées, 27 événements consécutifs à ces tempêtes ont été enregistrés. Si aucun phénomène dangereux notable (incendie, explosion ou rejet de matières dangereuses ou polluantes) n’a été observé, l’impact social et économique est important.
Et surtout, l’absence de préparation et d’anticipation ont largement joué en défaveur des exploitants.

Lire la synthèse ici.


29/08/24

Trois questions à Philippe Chamaret

Responsable de l’Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions (IECP Fos-Berre)

 

“Les pollutions industrielles représentent un vaste champ de méconnaissance”

 

 

À l’instar de ce qui se passe dans la société française, les Rendez-vous Majeurs accordent cette année une place importante aux questions de pollutions industrielles et de santé publique. Peut-être aussi parce que dans le cercle des acteurs de la prévention des risques, cette problématique peine encore à trouver un écho concret. Or, il devient urgent de s’en emparer. D’autant plus que des expériences inspirantes existent déjà, comme l’Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions.

 

L’Institut Ecocitoyen (IECP) est un centre de recherche sur l’environnement et les effets des pollutions sur la santé. Il a été créé à Fos-sur-Mer en 2010 à l’initiative des élus pour faire suite à une forte demande citoyenne. Il s’agissait de développer la connaissance du risque environnemental sur un territoire industriel complexe, pour améliorer la qualité de l’air, des sols et du milieu marin. Le programme d’études, essentiellement bâti sur les interrogations des habitants et de leurs élus, répond aux nombreux enjeux souvent contradictoires de la zone de Fos-Berre. Il est réalisé par une équipe de scientifiques qualifiés en chimie de l’environnement, en biodiversité, en pathologies environnementales, appuyés par un consortium national de laboratoires universitaires. Ainsi, l’IECP a permis de construire des méthodes de suivi adaptées aux milieux complexes et d’élaborer des méthodes alternatives pour la dépollution des sols. 

 

RDVM : Les pollutions industrielles, votre sujet d’étude depuis plus de 10 ans, constituent un thème central des Rendez-vous Majeurs cette année. Quelle est votre vision de cette thématique et de ses enjeux actuels ?

Philippe Chamaret : “ En fait, la question des pollutions industrielles parle avant tout du vécu des habitants. Ce sujet permet d’aborder le risque de façon intégrée : sa dimension chronique, comment il impacte le quotidien des gens, l’aspect sensoriel (odeurs, bruit, flammes, panaches de fumée). C’est donc une très bonne porte d’entrée pour dialoguer avec les populations : interroger leur quotidien permet de les embarquer dans une démarche de production de connaissances. 

Plus largement, je dirais que les pollutions industrielles représentent aussi un vaste champ de méconnaissance. Aujourd’hui, on peut difficilement affirmer quelles peuvent être les conséquences de l’exposition d’une population à un ou plusieurs polluants, à l’exception de certaines substances comme l’amiante ou le plomb. Mis à part ces cas très rares, il y a trop de paramètres en jeu. Ce champ de méconnaissance appelle la recherche pour des raisons scientifiques évidentes. Mais il appelle tout le monde en fait, car, quand on connaît peu de choses sur un sujet, il est crucial de définir les questions pour y entrer. Et celles-ci doivent être formulées par les acteurs des territoires en tension : les résidents, les associations, les collectivités, les exploitants, les scientifiques. 

Enfin, les pollutions industrielles sont le marqueur de l’innovation. Pour le dire simplement, l’industrie dépense des sommes colossales pour inventer des choses nouvelles, sans forcément investir autant dans la recherche sur les risques qu’elles engendrent. Donc, nous sommes sans cesse en train de courir derrière l’innovation. Je pense qu’il faudra un jour changer d’approche : plutôt que de jouer au chat et à la souris, pourquoi ne pas investir dans la connaissance a priori, pour éviter de faire face à des situations catastrophiques 30 ans plus tard. L’exemple des PFAS est, à ce titre, tout à fait emblématique.

 

RDVM : Selon vous, à quels besoins répond l’IECP ?

Philippe Chamaret : “J’en vois plusieurs. Tout d’abord, il permet de prendre en compte les spécificités des territoires. Il y a peu de choses communes entre la zone de Fos-étang de Berre, la vallée de l’Arve ou la vallée de la chimie au sud Lyon, malgré leurs similarités en tant que territoires industriels marqués par un fort trafic routier. Les activités y sont différentes, comme le climat ou les façons de vivre. Pourtant, chacun de ces territoires est suivi – grosso modo – par la même réglementation, limitée à quelques polluants souvent peu spécifiques du lieu. Ce canevas monolithique rend l’action de prévention peu efficace, et laisse peu de place à la recherche pour investiguer des paramètres intéressants, bien que non réglementaires. Alors que ces investigations complémentaires devraient être légitimes et normales. Or le défaut de connaissances est un frein à l’action des collectivités et des autorités pour conduire des actions de prévention ou de dépollution des milieux. Dans ce contexte, l’Institut développe une connaissance scientifique qui se veut adaptée aux enjeux locaux, qu’il confie aux décideurs et aux usagers du territoire. En lien constant avec eux, il leur permet de disposer d’informations et de données fiables pour conduire leurs politiques environnementales.

Ensuite, il existe un besoin vital des citoyens d’être écoutés. De telles instances se créent là où les gens expriment une exaspération face au sentiment de silence et de surdité des autorités. Souvent, la seule réponse apportée aux questions est : “tout est prévu, ne vous inquiétez pas”. Ce genre de réponse passe de plus en plus difficilement. Face à cela, nous créons un espace d’expression et de transformation en sujet scientifique, où il est possible d’écouter, de problématiser et d’essayer de trouver des réponses. 

Enfin, je crois qu’il répond à un besoin de participation. Cette tension autour des questions des citoyens (fondées sur leur vécu et leur personne) et les réponses des experts (fondées sur un automatisme propre à la puissance administrative) crée un espace politique d’engagement. Les riverains des zones industrielles et, plus généralement, des territoires exposés aux polluants issus des activités humaines, ne veulent plus subir leur situation. Ils veulent s’engager, se mobiliser, être acteurs de leur vie et de leur avenir. L’ambition de l’Institut est de créer un espace qui permet cela. ”

 

RDVM : Alors que l’IECP a très longtemps œuvré seul, ces dernières années ont vu la naissance d’autres instituts, dans la vallée de l’Arve ou dans le département de l’Aude par exemple.  Comment expliquez-vous cette émergence ?

Philippe Chamaret : “ A mon sens, plusieurs raisons peuvent expliquer cette évolution. Tout d’abord, les problèmes de pollution sont de plus en plus connus et médiatisés. Il y a une prise de conscience collective très importante. Par ailleurs, très longtemps, les collectivités locales ont été en retrait. Elles ont peu de pouvoirs et peu de responsabilités dans ce domaine. Mais actuellement les choses évoluent, notamment avec la diminution des moyens et des compétences de l’État en matière de prévention des risques et de réduction des expositions aux polluants. Enfin, ce désinvestissement de l’État, porte sur sa capacité à organiser le dialogue entre les parties prenantes. J’en veux pour preuve le plan d’action gouvernemental sur les PFAS par exemple, qui en la matière ne propose que “de la transparence sur les contaminations”.

Ces différents aspects mènent donc aujourd’hui à l’émergence des démarches similaires, déclinées sous différents formats : instituts citoyens, écocitoyens, observatoires écocitoyens, observatoires de la santé, etc. Quels que soient leurs noms, ces pôles partagent tous le même objectif, à savoir de développer la connaissance par la recherche, pour répondre aux besoins et aux enjeux locaux, de la façon la plus participative possible. La connaissance doit découler d’un besoin prononcé, répondre à une question posée par le territoire, et non pas arriver de nulle part, histoire de dire que l’on a fait quelque chose.

 


29/08/24

RDVM #24, Un programme partagé, construit sur une année

 

 

Plénière, ateliers, tables rondes, thématiques et objectifs, tous les aspects de ces Rendez-vous Majeurs 2024 ont été évoqués, argumentés et choisis collectivement. Un comité de pilotage unique en son genre s’est constitué pour l’occasion, grâce auquel nous avons abouti à un programme réellement en phase avec vos attentes.

 

On ne le répétera jamais assez : l’objectif d’AMARIS, pour ces Rendez-vous Majeurs, vise à organiser un événement en lien avec l’actualité, qui puisse être utile à tous les acteurs de la gestion des risques industriels. Il n’a donc jamais été question pour nous de réfléchir seul au programme de cette journée. Une année durant, nous avons enchaîné les rencontres et groupes de travail, avec un seul objectif : mettre en discussion tous les aspects de nos rencontres, avec le panel le plus représentatif possible. Un travail en plusieurs étapes, parfois complexe, mais dont l’apport est aujourd’hui indéniable. 

 

Toutes les parties prenantes, et plus encore

Pilotée par AMARIS et la DGPR, la démarche d’élaboration du programme a été conçue pour associer tous les partenaires qui souhaitaient s’engager. Et ce, au sein des sept principaux collèges : l’État, les industriels, les salariés, les collectivités locales, les riverains, les ONG et les experts des différents champs de connaissance concernés. Nous sommes particulièrement heureux et reconnaissants du nombre et de la qualité des personnes, entreprises, institutions, associations, etc. qui se sont impliquées dans ce processus, avec, pour cette édition, des premières significatives, comme la participation de syndicats de salariés ou de riverains. Sur l’ensemble du processus, ce sont plus de 63 personnes, représentants 38 entités, qui ont permis d‘aboutir au programme final.

 

La plénière du matin

Pour ce temps essentiel de notre événement, la question du thème ne s’est pas posée, tant la nécessité d’aborder la problématique des pollutions industrielles était évidente. Depuis 2022, AMARIS s’est engagée sur ce terrain à travers un programme dédié. Parce que nos adhérents nous le demandaient, parce qu’aucune étude globale n’avait été menée à l’époque sur ce sujet. Depuis, chacun a pu juger de l’ampleur qu’a pris cet enjeu dans le débat public. Mais s’il est très présent, c’est aussi parce qu’il est complexe et sensible. Or, il nous paraissait fondamental de trouver un moyen d’aborder cette question d’une façon dépassionnée et constructive. Pour cela, en plus des collèges concernés, nous nous sommes adjoint les services d’une entreprise spécialisée en intelligence collective. Et c’est au terme de quatre séances de travail intense que ce groupe est parvenu à la forme que nous vous présenterons le 3 octobre, et dans un article spécifique dans quelques jours : le tribunal des idées.

 

Les ateliers de l’après-midi

Dès novembre 2023, nous avons identifié les sujets saillants du moment, à savoir les PFAS, la transition industrielle, les risques “natech”, le dialogue territorial et la culture du risque. Pour chacun de ces thèmes, nous avons identifié un partenaire spécialiste, susceptible de devenir copilote d’un atelier ; avec lequel nous avons affiné les problématiques. À partir de début 2024, nous avons organisé une vaste consultation électronique pour vérifier l’intérêt de nos approches et  évaluer vos attentes. Nous avons eu le plaisir de constater que les sujets retenus étaient plébiscités à 97%, et vos propositions nous ont aidés à affiner les angles choisis pour traiter chacun d’eux. Enfin, de mars à fin mai, des rencontres avec différents experts nous ont permis de finaliser la problématisation des sujets, le choix des formats et la sélection des intervenants.

 

Aujourd’hui, alors que l’intégralité du programme est bouclé et qu’il correspond en tout point à nos ambitions, nous tenions à remercier l’ensemble de nos partenaires, tout particulièrement les copilotes des ateliers et tables rondes (AFPCNT, ICSI,  Inéris, Institut Ecocitoyen), et toutes les personnes qui se sont impliquées pour le construire. Cette réussite est avant tout la leur. 

 


12/07/24

Les villes portuaires sont-elles adaptées aux risques du changement climatique ?

 

Pour la table ronde « natech », nous avons le plaisir d’accueillir Cassandre Rey-Thibault, post-doctorante au Centre d’études européennes et de politiques comparées (CEE), à Sciences Po Paris. En  2022, elle a soutenu une thèse en géographie à l’Université Paris Est, sur l’intégration des politiques de prévention des risques et de gestion de crise dans les espaces urbains français, à partir des cas de Nantes et du Havre. Elle étudie l’adaptation des villes portuaires aux risques du changement climatique, et interroge l’évolution et les limites des paradigmes classiques de gestion des risques.

Vous pouvez d’ores et déjà avoir un avant goût de son travail passionnant et très concret, à travers plusieurs articles publiés récemment :